30 Juin 2013
Cowboy est un portrait doux-amer sur la Belgique, le couple et d'un homme en crise. Comment est né l 'idée de Cowboy ?
Benoît Mariage : - La RTBF a fêté ses 50 ans il y a quelques années et lors de la soirée de célébration, ils ont rediffusé tous les faits saillants de ce demi-siècle Wallon, dont cette prise d'otage qui s'était déroulé le 14 novembre 1980, lorsque j'avais 17 ans. A cette époque, elle avait énormément marqué les esprits. C'était quand même incroyable pour la Belgique de voir ce type de 21 ans monter dans un bus scolaire en tenue d'Elvis Presley, une winchester à la main et braquer tous le monde en disant :"Maintenant on va à la télévision et je vais dénoncer les injustices de ce pays. Ses deux acolytes avaient un aquarium et prétendaient que c'était une bombe, tandit qu'il s'adressait à la foule en dénonçant les écarts de richesse. C'était une image assez forte pour une partie de la jeunesse qui s'était dit : "Ok ,il est un peu barge, mais il est plutôt sympatique et pértinant dans le fond ". En février 1981, après un an de préventive, Michel Strée est devenu l'icône des groupuscules révolutionnaires Belges et s'est fait juger durant un proccès d'assises très médiatique où un brillant avocat lui a permis d'être acquitté. En revoyant ces images, je me suis dis que ce type voulait avoir la parole à la télévision et qu'il ne l'avait jamais eue, donc pourquoi ne pas le faire ressurgir des mémoires 25 ans plus tard ?
C'est le sujet du film dans le film ...
BM :-Oui, au départ, mon souhait était le même que celui de mon héros. J'ai donc retrouvé Michel Strée,j'ai retrouvé les otages, j'ai filmé leurs interviews... et puis j'ai compris que ce projet de documentaire était un fantasme car plus personne n'en avait rien à faire. A part un ou otages qui se sont dit traumatisés parce qu'il y avait une caméra, c'était pour moi, un non-événement . En revanche, ma quête de journaliste était intéressante et je me suis dit que j'allais faire une fiction dessus. Mon expérience pour le magazine Strip-Tease m'ayant offert de réfléchir sur la manipulation et l'instrumentalisation des gens, j'avais également envie d'aborder ce sujet. C'était donc la possibilité de faire une vraie comédie sur quantité de thèmes qui m'intéressaient.
Comment Michel Strée a-t-il vécu le fait que vous utilisiez son image tout en détournant son histoire ?
BM :- Il a compris que c'était une question de dramaturgie. Je lui ai fait lire le scénario en lui précisant bien que ce n'était pas de lui qu'il s'agissait, mais d'un personnage fictionnel : Tonny Sacchi. Il m'a juste demandé de mettre un carton avant le générique situant mon intention de bâtir une fiction sur des images d'archives.
Comment avez-vous dessiner le personnage de Daniel Piron (Benoît Poelvoorde dans le film) ?
BM :- Je voulais que le type qui cherche à retrouver les protagonistes de cette prise d'otages soit un vrai has-been. Une sorte de journaliste ringard, un peu trotskyste, un peu paumé, comme il y en avait beaucoup à la télé publique Belge. J'imaginais donc ce vieux militant, mal à l'aise dans sa vie,qui fait une émission à " la con" et qui voudrait se réhabiliter en faisant un documentaire. C'était une manière d'élargir le personnage à la crise profonde qu'il traverse. Une sorte de crise de la quarantaine où toutes ses conquêtes exterieures ne le satisfont plus ; crise qui l'incite à partir à la conquête de lui-même. C'est d'ailleurs pour moi, le coeur du sujet de COWBOY.
Pouquoi avoir choisi de faire de Sacchi (Gilbert Melki ) un gigolo ?
BM : - Parce qu'on ne peut pas trouver de pareille désillusion pour un journaliste qui brasse de grandes idées humanistes et se retrouve face à la pire forme de cynisme et d'égoïsme. C'est un conflit simple et dramaturgique entre un trotskyste ringard et un mec vénal et indifférent. Une opposition qui permet de retranscrire le chemin parcouru par ma génération : à 17 ans on voulait faire la révolution, on était alternatif et 30 ans plus tard, on fait le constat amer que toutes les formes d'opposition ont disparu. La société d'aujourd'hui est plus formatée, plus dans le rang. On accepte les choses avec plus de résignation... Tony Sacchi s'inscrit dans cette idée que le monde est pire qu'avant.
En même-temps, à travers son égocentrisme chronique, on voit très bien que Daniel Piron aussi a épousé son époque.
BM : - C'est un peu une dénonciation de l'intellectualisme en chambre. Ces penseurs qui parlent de la liberté et de l'humanisme sont souvent repliés sur eux-mêmes. Ce qui est intéressant, c'est justement de faire un personnage assez paradoxal. S'il avait été un vrai généreux, il n'y aurrait pas eu de décalage entre sa pensée et son affectivité. Sa véritable souffrance, c'est ça. Il veut un monde fraternel et solidaire, mais il n'a pas les outils affectifs pour y tendre. Il a une aigreur qui le rend touchant.
Vous avez un regard pessimiste sur les choses ?
BM : - Non, je dirais plutôt que j'ai un regard ironique. Aujourd'hui nous sommes dans une société ou on nous empêche de rire des gens. Or je crois que rire des gens, c'est les aimer deux fois. La limite c'est de passer de l'ironie au cynisme. L'ironie implique la bienveillance, le cynisme, non.
Pourquoi le titre cow-boy ?
BM : - Parce qu'un titre, ça doit dabord accrocher, et associer une winchester et Poelvoorde à ce mot là, ça a de l'impact. Et puis , ici en Belgique, un cow-boy c'est un prototype du mâle fonceur qui va au bout de ses idées. Daniel Piron, c'est exactement ça : il trace. C'est le mâle, le macho, le conquérant. Il refuse sa part féminine, sa part intuitive.
Dans votre filmographie, les hommes se definissent par leur paternité ou leur absence de paternité...
BM : - Cela correspond à mon cheminement : j'ai attendu 40 ans avant de d'être père, ma compagne m'a quitté justement parce que j'étais terriblement angoissé à l'idée de le devenir. Puis elle est revenue et nous avons eu un enfant et finalement je m'apperçois que je n'ai parlé que de ça dans mes trois films. Mes héros sont des hommes avec des carences affectives qui prennent conscience de leur condition. De nos jours, pour les hommes,il y a une idée consensuelle du bonheur : être chef de famille, avoir des enfants, être généreux, faire du bien aux autres. C'est symptomatique d'une société aussi violente que la nôtre. Pour moi fonder une famille ne signifie pas rentrer dans les diktacts de bonheur formaté, mais plutôt lutter contre des peurs, s'élever et grandir. Dans mon cas, le rôle de père était lié à des angoisses profondent contre lesquelles je me suis beaucoup battu. Mais jamais je ne ferais l'apologie de la paternité.
Au début du film, Daniel Piron dit une phrase qui résonne pendant tout le film : "L'estime de soi commence par l'acceptation de ses échecs".
BM : - Oui, il la prononce, mais ne la ressent pas. C'est une manière d'annoncer la fin du film dès le début et de mettre en valeur tout le cheminement affectif que va devoir effectuer Daniel Piron pour enfin vivre ses idées. Cow-Boy a été construit autour d'un type qui touche le fond, qui craque et qui, paradoxalement, se retrouve plus près de lui-même qu'il n'avait jamais été auparavant.. C'est une veritable apologie de l'échec, de la dépression et des larmes. Je crois d'ailleurs que c'est ce qui touche. On se dit que ce mec est en train de tout perdre et , au fur et à mesure,il se retrouve. Je suis assez sensible aux philosophies bouddhistes et orientalistes et je crois qu'apprendre à vivre c'est apprendre à lâcher prise. C'est ce qui était intéressant à faire pour Benoît Poelvoorde : jouer un type crispé sur l'idée de conquérir, de gagner et finalement, c'est à travers l'échec qu'il va se réaliser le plus. Je crois que c'est très contemporain parce que nous sommes tous emportés par cette course effrénée et interminable de la réussite. Daniel Piron c'est un Don Quichotte. Il a un élan. Même s'il est maladroit, il ne trouve pas sa place. Il est considéré comme un ringuard. Comme Don Quichotte aurait pu l'être.
Cow-boy est également un film qui parle de ce que ça implique d'être réalisateur .
BM :- Oui, autant que "Les convoyeurs attendent" parlait d'être photographe de presse à l'époque où je l'étais dans un journal régional. Dans le film, Daniel Piron veut faire un documentaire... Moi, j'en ai fais 12, c'est une matière que je connais particulièrement bien, notamment dans ses contradictions. On a beau dire mais le documentaire instrumentalise les gens au profit d'une reconnaissance personnelle. Un chirurgien n'instrumentalise pas le patient à son profit ; il le soigne. Monn experience à Strip-Tease m'a fait prendre conscience de ce double regard que l'on a sur nos sujets. On est à la fois dans l'empathie, la confidence et en même temps, on cherche l'émotion sensationnelle, le truc en plus qui va augmenter notre notoriété. C'est un rapport biaisé car en fait, il n'est jamais sincère.
Dans le film, il n'y a aucune culpabilité là-dessus.
BM :- Non, Daniel Piron s'en moque beaucoup plus que moi d'utiliser les gens pour un film qu'il va signer. Il n'y voit pas clair, d'ailleurs plus le film avance, plus il veut parler du monde et de la fratérnité, et plus il s'en exclut. il est déconnecté. C'est un paradoxe très contemporain. Nous sommes dans un monde de grands discours, de grandes théories, à l'instar du journalisme actuel qui privilégie la compassion, l'apitoiement sur la souffrance, mais de manière feinte et intellectuelle.
Est-ce que pour vous le cinéma était pour vous une manière de sortir de l'écueil déontologique du documentaire ?
BM :- Oui, totalement. Dans la fiction, on paie des acteurs et on réinvente tant que l'on veut la réalité. Le simulacre est au coeur de la fabrication. C'est un film comme "le temps des gitans" qui m'a donné envie de franchir le pas entre documentaire et fiction, car ce film est à la fois profondément ancré dans une réalité, une culture et en même temps, Kusturica y inclut une narration, du lyrisme que je trouve splendides.
Entre votre premier film "Les convoyeurs attendent" et votre second "L'autre" votre cinéma est devenu plus intimiste." Cow-boy " à l'inverse, marque un retour vers un style plus foisonnant.
BM :- Oui, mais celui-ci est une comédie. Il est très verbal et moins visuel. Il a une ambition plus populaire. De part ma nature, je prefère aller vers un bon cinéma populaire plutôt que du mauvais film d'auteur. Non pas que "l'autre" soit mauvais, mais il n'allait pas assez loin. Là, j'ai le sentiment que "Cow-boy" aborde des sujets tout aussi importants en touchant un public plus large.
La musique aussi participe à l'ouverture du film, notamment à travers des séquences très pop.
BM :- Au début, nous étions parti sur des musiques hors de prix des années 80, comme du Neil Young. On voulait vraiment recréer une bande son qui correspondait à l'époque de la prise d'otages. Puis on s'est rendu compte que ça n'allait pas car la musique devait aussi être la mélodie interieure de Daniel Piron. Si le film était noyé de vieux tubes, ça devenait atone par rapport au propos. J'ai donc décidé de confier le DVD du film à un musicien que je connais, Saule, en lui demandant de regarder vite et de me dire si cela cela l' inspirait. Il a fait quelques trucs, notamment la chanson du générique de fin, que j'ai trouvés très touchants. J'avais envie de ça, d'un plaisir, d'un film pas rigide et qui ne se prenne pas trop au sérieux.
Vous avez fait jouer Benoît Poelvoorde dans votre premier film, alors qu'il n'était pas une grande star. Aujourd'hui que son statut à changé. Quels rapports avez-vous eu sur Cow-boy ?
BM :- Ce qui est bien avec Benoît, c'est que d'un côté en France, c'est une star qui permet aux films de se faire et de l'autre en Belgique, on parle le même language, on rit des mêmes choses. il se connecte immédiatement avec les équipes d'ici. Son nouveau statut n'a rien changé aux rapports qu'il est capable d'instaurer avec les gens. Par contre, je crois que tous les films qu'il a fait lui ont permis d'acumuler une expérience et une acuité plus grande... Aujourd'hui sa dimention émotionnelle est incroyable, il a véçu beaucoup de choses depuis "les convoyeurs" ...Il a aussi une plus grande exigence. C'est nécessaire. Quand tu es connu comme lui; il y a tellement d'attentes de la part des spectateurs et du métier que tu ne peux plus te permettre d'être moyen ou de décevoir.
Est-ce que votre Belgitude vous rapproche ?
BM : - Oui, il y a un vrai lien culturel. Mais pour autant nous ne sommes pas les mêmes. Benoît est beaucoup plus pessimiste et agité que moi. Moi je suis contemplatif, contrairement à lui qui a des interrogations permanentes. Finalement, nous avons des natures très complémentaires. Mon univers est plus classique, mais c'est une plus-value pour lui : il est un grain de sable dans mes films.
Le cinéma Belge est plus proche d'un esprit anglo-saxon que d'un esprit français. Comment l'expliquez-vous ?
BM : - Le cinéma français est plus bavard. Il se rapproche généralement du théâtre filmé, parfoit brillant mais on sent l'écriture. C'est la culture du langage. En Belgique, il y a plusieurs langues, les gens sont moins volubiles qu'en France. Ils parlent moins bien. Donc on travaille plutôt sur l'image, le cadre, la mise en scène. Je pense que c'est ce qui nous fait regarder plus vers l'Angleterre que vers la France en terme de conception du cinéma.
A plusieurs égards, le film a l'air de comporter une grande part d'autobiographie.
BM : - Beaucoup d'émotions sont autobiographiques. Je ris avant tout de moi. Les sentiments que l'on ne peut pas avouer, de jalousie, d'envie, je les ai mis dans le film et à fortiori dans une comédie ! De la même manière, la manipulation a laquelle j'ai été confrontée se retrouve ici. On ne peut rien "pondre " que l'on ait véçu. Quelque part je suis à la croisée de tous les personnages. Par exemple, la scène du plateau de fromage est un moment très cruel que l'on a tous ressenti. Quand Daniel rentre chez lui après son tournage, c'est comme s'il avait fait la campagne de Russie. Et sa femme n'en a pas la moindre idée. Ce décalage, il le vit avec une violence inouïe. Elle ne se rend pas compte que la création artistique est un prolongement de la personnalité. Elle t'implique en entier, donc si elle est dénigrée ou ignorée, c'est très douloureux à supporter. Le film de Daniel est une manière de dire "aimez-moi". Sa blessure égotique est complètement ouverte.
L'une des scènes les plus forte du film et celle du crachat. Pouvez-vous en parler ?
BM : - C'est une scène qui m'a été inspirée par " César l'éclaireur " de Bernard Montaud. Elle est très intéressante car elle est trouble. On ne sait pas si c'est un accès de sincérité ou un pur moment de ruse de la part de Daniel . Benoît l'a joué très intelligemment, au premier degré. Je cherchais vraiment la frontière d'un sentiment ambigu, car si l'on arrive à cette frontière, l'ambigüité ne dépend plus du metteur en scène, mais des spéctateurs. C'est une scène qui met les gens face à eux-même, face à eux-même et à leurs préjugés.
Pourquoi autant ancrer votre cinéma dans une identité Belge ?
BM : - Parce que je vis ici ! J'adore employer un certain nombre de non-professionnels dans mes films. Comme le preneur de son alcoolique ou le journaliste à la retraite du début. Ils donnent un profond ancrage wallon à mes films. La langue et le tempérament sont singuliers ici. Pourquoi , tant que j'ai les moyens, je ne fais pas un film de genre, je me passerais de cette source incroyable ? J'aime beaucoup les comédies italiennes parce que j'y vois la rue enn Italie. Pour mes films, c'est un peu pareil, j'aime regarder les gens ici, c'est eux qui m'inspirent.
Benoît Mariage ce n'est pas seulement 2 court métrages, 3 films et 12 documentaires. C'est aussi une histoire d'amour en 6 dates clés avec Benoît Poelvoorde.
1961 : Benoît naît à Virton, joyau de la Gaume. Trois ans plus tard l'autre Benoît (Poelvoorde) le suivra mais à Namur , capitale Européene du chant choral et de l'aquarelle.
1988 : Réalise : A FOND LA CAISSE, l'un des plus fameux documentaires de l'émission STIP-TEASE sur un père incitant son fils de 4 ans à devenir champion de moto-cross. Poelvoorde n'est pas dedans. Un manque qui préfigure une passion.
1992 : Benoît Mariage vit alors à Namur ou il rencontre enfin Benoît Poelvoorde, Rémi Belvaux et André Bonzel qui lui proposeront d'interpréter un journaliste dans "C'est arrivé près de chez vous" film culte s'il en est.
1997 : Réalisation de son premier court-métrage en noir et blanc, Le Signaleur, premier baiser d'une longue romance cinématographique avec Poelvoorde. Par ailleurs, ce court lui vaudra de faire partie de la dream-team du cinéma Belge en récoltant le grand prix de la critique à Cannes et le prix du jury de Clérmond-Ferrand.
1999 : Réalisation de son premier film de fiction en noir et blanc, LES CONVOYEURS ATTENDENT, où l'histoire d'un père (Benoît Poelvoorde) qui entraîne son fils à entrer dans le "Guiness Book" des records en ouvrant et fermant une porte plus de 40 000 fois en 24 heures.
2007 : Après l'introspectif " L'autre" en 2003, Benoît Mariage revient à un cinéma plus grinçant avec "COW BOY" , épopée ubuesque à travers la Wallonie avec sa muse officielle Benoît Poelvoorde.
* Julie Depardieu ( vu par Benoît Mariage) :
- Je ne l'ai pas choisie en capitalisant sur le couple qu'elle formait avec Benoît dans Podium, comme certains l'ont sous-entendu. Mais je lui cherchais une femme qui lui corresponde et avec qui il ait l'air de former un vrai couple. Comme ils sont très amis dans la vie, il y a beaucoup de naturel dans leur relation. Et puis j'aime énormément son visage un peu lunaire. Je la trouve très douce. Dans le film on sent qu'elle rêve du prince charmant, que ce n'est pas une fille super affirmée. Je me suis dit qu'elle avait épousé Daniel parce qu'il devait faire des manifs à la sortie de la fac et qu'elle cherchait une figure héroïque, un guide.
* Gilbert Melki ( Vu par Benoît Mariage ) :
- Je voulais l'opposé de Benoît Poelvoorde : Un type très latin, très sanguin, très intuitif. Dans mon esprit, il fallait que ce soit un Italien. J'ai longtemps cherché en Belgique, sans trouver, donc je me suis tourné vers la France et vers Gilbert Melki qui je trouve impeccable dans le costume. En Belgique on va peut-être me reprocher qu'il n'ait pas assez d'accent mais je crois que son jeu dépasse ce petit litige. Il a une forme de puissance assez animale et en même temps, il peut avoir une gueule de" faux-cul" pas possible. Face à Benoît, la dynamique de l'opposition fonctionne super bien.